Une croissance qui a du sens
Rencontre avec Christoph Büren, Président de VIVESCIA et Alain Le Floch, Directeur général de VIVESCIA

Quel regard portez-vous sur l’année écoulée ?

Christoph Büren Après l’inquiétude initiale, c’est un regard apaisé et satisfait qui domine car les résultats du Groupe sont plus qu’honorables compte tenu des événements de cette année. La récolte de l’été 2016 a été catastrophique dans notre région. Les conditions climatiques y ont été désastreuses, ce qui n’était pas le cas dans les autres pays où les récoltes étaient abondantes. Le prix du blé est donc resté stable avec une collecte en baisse de plus de 30 %, pénalisant d’autant les revenus des agriculteurs. Le résultat financier de la Coopérative ressort à zéro et les résultats en baisse de VIVESCIA Agriculture impactent naturellement les résultats du Groupe.
 

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Alain Le Floch On peut en effet parler d’accident industriel. Les agriculteurs ont été les premiers à en souffrir. Le Groupe termine l’année avec un chiffre d’affaires de 3,4 Mds € et l’EBITDA ressort à 199 M € (contre 219 M € l’an passé), soit une diminution de 20 millions liée à l’impact de la récolte 2016 sur VIVESCIA Agriculture. Mais VIVESCIA Industries fait une bonne année, en dépit d’un contexte hostile pour les activités Boulangerie-Viennoiseries-Pâtisserie (BVP) : taux de change peu favorables liés au Brexit et doublement du prix du beurre. Il faut savoir que le beurre représente 60 % du coût de fabrication d’un croissant ! NutriXo a cependant maintenu ses résultats, ce qui est remarquable. En Europe et en Asie, notamment en Chine, les résultats sont excellents. L’activité malt enregistre une belle progression. Toutes les industries du Groupe enregistrent de belles performances et l’EBITDA de VIVESCIA Industries atteint son plus haut niveau historique à 171 M €.

La récolte a été catastrophique et pourtant, la campagne de commercialisation a été satisfaisante…

C.B. Les équipes commerciales de VIVESCIA Agriculture et celles de VIVESCIA Industries ont travaillé main dans la main pour trouver les meilleures solutions de valorisation des grains qui présentaient certes un déficit en poids, mais un très haut niveau de protéines.

A.L.F. L’intégralité de la récolte a été commercialisée. Du premier au dernier jour, toutes les équipes se sont mobilisées pour optimiser la valorisation et donc les revenus obtenus de ces grains, et en particulier des protéines. Qu’elles soient encore une fois remerciées de leur remarquable implication !

C.B. Dernier point, et non des moindres, qui doit être souligné : VIVESCIA a joué la carte de la transparence avec tous ses clients, au sein du Groupe ou hors du Groupe. Et tous nous ont fait confiance. Leur fidélité nous a été précieuse.

Cette année difficile confirme donc la résilience du modèle VIVESCIA ?

C.B. Oui, et à plus d’un titre. C’est notre capacité à mettre en connexion les deux bouts de la chaîne de l’alimentation qui nous a permis de trouver des solutions pour valoriser au mieux la production des agriculteurs sans léser l’acheteur.

A.L.F. VIVESCIA avait aussi les moyens de jouer son rôle d’amortisseur de chocs. Comme nous nous y étions engagés dès l’été 2016, nous avons pris des mesures très tôt pour permettre aux agriculteurs de maintenir leur activité (achat de semences, d’intrants notamment) jusqu’à la moisson 2017. La capacité financière de la Coopérative et du Groupe nous le permettait. Pour les actionnaires de VIVESCIA Industries, la hausse du cours de l’action et des dividendes ont également contribué à atténuer la baisse de revenus liée aux mauvaises récoltes.

C.B. Notre modèle est gagnant parce qu’il s’appuie à la fois sur les coopérateurs, la Coopérative et les industries du Groupe. Il garantit la pérennité de la Coopérative et des exploitations de la région alors que les aléas climatiques, la compétition et les règlementations exercent une pression toujours plus forte sur leurs activités. Cette année illustre bien la force d’un groupe intégré dont les industries en aval ont de bons résultats grâce aux efforts de réorganisation et de développement qui ont été conduits. VIVESCIA confirme donc la pertinence de sa stratégie, sa capacité à atteindre ses objectifs mais aussi à soutenir sa croissance à l’avenir.

Soutenir sa croissance, c’est-à-dire, poursuivre ses acquisitions à l’international ?

C.B. Nous sommes devenus des fournisseurs « privilégiés » de nos clients parce que nous sommes capables de les accompagner à l'inter­national et de transformer localement. Nous avons les ressources pour valoriser nos savoir-faire « à la française » et nos produits « céréales-plaisir » sur des marchés en pleine expansion, créer de la valeur « ailleurs » pour rapporter cette valeur « ici ». En devenant plus international, nous affinons aussi notre connaissance des marchés. Et en grossissant, nous devenons des partenaires de poids pour dialoguer avec nos clients du secteur agroalimentaire qui continuent de se concentrer.

A.L.F. Notre force est de capitaliser sur nos différences pour aller sur des marchés de niche à rayonnement mondial où nous pouvons atteindre des positions fortes, voire de leaders, à l’échelle de nos moyens financiers. C’est le cas du malt et des viennoiseries. Ce n’est pas le cas par exemple du marché des amylacées. C’est pourquoi nous avons cédé Chamtor à l’américain ADM qui a décidé d’étendre ses activités en Europe. Au sein de ce groupe leader du secteur, Chamtor devient une usine stratégique, dont l’activité va se poursuivre, se développer et contribuer au développement économique de la région.

Quels sont les atouts du Groupe pour poursuivre sa croissance ?

C.B. Il faut retenir d’abord l’engagement de tous les collaborateurs du Groupe autour du projet, et le management par la confiance qu’a su instaurer la Direction générale : c’est indispensable pour piloter un Groupe de l’envergure de VIVESCIA. Ensuite, la pertinence de la stratégie de développement de nos industries recentrée sur les activités Meunerie – BVP et Malt se vérifie chaque jour. Et nous sommes dans le bon timing, présents « au bon moment au bon endroit », pour capter la dynamique de la zone Asie-Pacifique. Nous avons les ressources financières pour nous positionner rapidement sur les opportunités qui se présentent. J’ajouterais enfin un atout dont on parle trop rarement : la production française est la plus « durable » de la planète car nos contraintes réglementaires vont souvent au-delà des exigences européennes. Cette agriculture durable, VIVESCIA sait la faire et la fait bien : nous pouvons valoriser ces savoir-faire à l’international. Tous ces atouts sont le fruit de notre expérience, construite pas à pas depuis plus d’un demi-siècle, et de notre capacité à nous remettre en question, à nous adapter, à « oser entreprendre »…

A.L.F. La croissance est effectivement un mot que nous aimons bien chez VIVESCIA. C’est sans doute l’une de nos vertus cardinales : savoir capter la croissance là où elle se trouve, que ce soit dans un pays, sur une activité, ou auprès d’un client. Et comme le souligne Christoph, elle fait aussi écho à l’une de nos valeurs, « Oser entreprendre » qui est porteuse d’avenir : elle nous projette sur les nouveaux métiers, vers de nouveaux horizons… Et elle s’accorde avec le sens de l’engagement dont tous nos collaborateurs font preuve. Leur engagement pour leur entreprise, pour leur groupe de travail, pour leur site est palpable au quotidien, partout dans le monde. C’est une immense satisfaction, et la clé de nos succès de demain !

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L’histoire de VIVESCIA est jalonnée de fusions, d’alliances, de rachats d’entreprises, de développements hors de nos frontières… Aujourd'hui, notre groupe coopératif est présent dans le monde entier, mais ses racines plongent toujours au plus profond de sa terre d’origine...



 

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